C’est un peu désinvolte de comparer à une bande dessinée l’Apocalypse de saint Jean, mais ses illustrations et ses écrits par « bulles », nous y incitent.
De quoi s’agit-il exactement ?
D’une édition xylographique de l’Apocalypse de saint Jean, imprimée vers 1470.
Les livres xylographiques sont aussi des livres imprimés, mais ils utilisent une technique différente de celle de Gutenberg.
Plutôt que des caractères mobiles, pour chaque lettres (la typographie), on utilisait des planches de bois. Ces planches ne comportaient que des images, et le texte était ajouté à la main. Les deux techniques ont coexisté au début de la histoire de l’imprimerie, puis assez vite, la méthode Gutenberg l’a emporté.
Pourquoi cet Apocalypse fait-il penser à une bande dessinée ? Parce que le dessin y est majoritaire, il décrit une histoire religieuse, à l’usage des représentants de l’Église chargé de la transmettre au peuple. Les dessins, en rouge, vert, brun et parme, sont surmontés de courts textes en latin. Les couleurs sont posées sur les dessins en sur-impression, et c’est pour cela que l’on a l’impression parfois que « ça dépasse ». Le livre fait soixante-cinq pages. Il a été imprimé en Allemagne rhénane à Mayence ou Strasbourg.